Procès Fourniret/Olivier, le 22 mai, réquisitoire.

Publié le par Emilie

                                                    Francis Nachbar, avocat général.


Mardi et mercredi la cour a assité aux plaidoiries des avocats des parties civiles, hier c'était au tour des avocats généraux d'exposer leur réquisitoire.
Deux avocats généraux siègent à l'audience, Francis Nachbar, procureur de la République de Charleville-Mézières et Xavier Lenoir son substitut.


13h15, la cour entre dans la salle d'audience, le président donne la parole à Francis Nachbar, ses premières pensées vont aux victimes, il se lève et prononce un à un les 7 prénoms des jeunes filles, "au nom de la société que je représente, je m'incline sur votre mémoire", il rapelle "l'innocence et la pureté" de leur visage, "on ne pourra jamais plus les oublier".
Il s'adresse ensuite aux victimes qui ont croisé le chemin de Michel Fourniret et Monique Olivier et qui ont la chance d'être parmi nous aujourd'hui, "c'est avec admiration que je m'adresse à vous", il leur souhaite qu'elles puissent effacer ces moments terribles de leur vie.
Il rend ensuite hommage aux familles des victimes et souligne leur "force d'âme", leur "courage" et leur "dignité".
Pour finir il félicite les jurés qui ont été plongés pendant 8 semaines "dans le monde de l'horreur, des ténèbres du Mal, de l'inhumanité absolue".

Il explique ensuite le rôle de l'avocat général puis annonce le contenu du réquisitoire ; il commencera par le rappel des faits criminels puis Xavier Lenoir tentera de cerner le fonctionnement du "couple assassin".


I. le rappel des faits criminels.

          - Marie-Ascencion, l'arrestation de Michel Fourniret.

Francis Nachbar rappelle comment cette fillette de 13 ans a échappé à Michel Fourniret et a permis son arrestation.
Il s'adresse à elle "Marie, nous vous serons à jamais reconnaissant, vous avez sauvé des dizaines d'autres enfants" puis à Michel Fourniret : "Pitoyable Fourniret ! vous vous êtes fait berner comme un idiot par une fillette de 13 ans !", "quand reconnaitrez-vous qu'en l'absence de Monique Olivier vous êtes et ne serez jamais qu'un petit Fourniret"

          - Retour en arrière, la correspondance entre Olivier et Fourniret, le pacte sanglant.

L'avocat général évoque les correspondances entre les époux alors que Michel Fourniret purge une peine de prison, Monique Olivier devra lui amener des filles vierges et lui devra tuer l'ex-compagnon de Monique Olivier en échange, le pacte est scellé, Fourniret établit un programme.

          - Rappel des crimes.

               Isabelle Laville
A Monique Olivier : "Comment pouvez-vous encore manger, dormir, faire vos mots croisés, sourire, rire ? Comment vos nuits ne sont-elles pas hantées par tous ces visages innocents qui hurlent à vos oreilles ?" 
"Nous avons affaire à un couple de criminels d'une cruauté et d'une inhumanité que jamais notre pays n'avait imaginé connaître !"
Il donne les détails des faits , rappelle la participation de chacun et fera de même pour chaque crime.
Après Isabelle Laville il affirme que " les crimes s'enchainent à une cadence infernale, juste le temps d'en jouir et on passe à un autre"

               Fabienne Leroy
L'avocat général continue d'appuyer la complicité totale de Monique Olivier dans cet assassinat, elle était enceinte de 8 mois lors des faits, il rappelle qu'elle a assisté au viol, "Le bébé, Sélim, il a bougé dans votre ventre ?"

               Jeanne-Marie Desramault
L'avocat général rappelle que Monique Olivier est poursuivie comme co-auteur dans cet assassinat.
Il évoque la découverte douloureuse du corps de la fillette, il se souvient que même Michel Fourniret était "décomposé" alors que Monique Olivier s'adressant à Francis Nachbar à dit "Et moi, monsieur, vous voyez dans quelle situtation je suis !" en montrant ses poignets menottés.

               Elisabeth Brichet
La charge continue contre elle, alors que l'avocat général rapelle les faits insoutenables à entendre, Monique Olivier garde la tête baissée, " Vous pouvez la baisser votre tête, baissez la encore plus, c'est la petite fille qui vous le demande !"
A Michel Fourniret : "Vous n'êtes pas un fauve Fourniret, vous n'êtes rien, RIEN !"

               Natacha Danais
L'avocat général évoque la manière dont Monique Olivier parle des fillettes, "les gamines", les "beaux petits sujets", "les membranes sur pattes".

               Céline Saison
Francis Nachbar rappelle qu'au moment de la violer Michel Fourniret avait obligé sa victime à lui dire "puis-je faire l'amour avec vous monsieur, s'il vous plait !", à Michel Fourniret : "Quelle abjection Fourniret, ça vous fait pas gerber, Fourniret !"
Fixant les deux accusés : "A gerber Fourniret ! A gerber Olivier !"

               Manany
a Thumpong.
Ces deux derniers crimes Michel Fourniret les a accompli seul sans la complicité de Monique Olivier.


Francis Nachbar termine son réquisitoire en s'adressant aux familles des victimes, aux jurés et en les priant de se préserver, de ne plus penser à ce couple, "gardons notre énergie pour les beaux visages des victimes qui peuvent reposer en paix".
Son réquisitoire a duré plus de 3h, il laisse la parole à Xavier Lenoir pour la seconde partie du réquisitoire.


II. "Un couple assassin".

L'avocat général adjoint va ici essayer de cerner la personnalité des accusés.

          - Il retrace la vie des accusés avant leur rencontre.

          - Il évoque leur rencontre et le pacte sanglant, leur "complémentarité criminelle totale".

          - Il aborde l'évolution du couple.
"Une symbiose totale entre eux", "un repérage à 2", "une chasse à 2".
Michel Fourniret racconte tout à Monique Olivier et elle le lui demande d'ailleurs.
"Encore aujourd'hui le couple se maintient contre vents et marées".

          - Il retrace tous les instants ou Monique Olivier a eu l'occasion de tout arrêter, mais elle n'a rien fait.
"Elle n'est pas du tout soumise", "Elle n'est jamais paralysée de terreur", "elle n'a jamais paniqué, parvenant à conduire ou à maitriser les victimes".
"Elle a besoin de quelqu'un pour exister", elle est "égoiste", "égocentrique", "elle a utilisée son fils", elle est "manipulatrice", "indifférente aux victimes".

          - Michel Fourniret, le patriarche, le colérique.
Selon Xavier Lenoir et les psychiatres Michel Fourniret a plaisir à humilier ses victimes, à leur faire du mal, à les insulter, "alors où est la quête de la virginité dans tout ça ?"

          - Aucune circonstances atténuantes.
Michel Fourniret est incurrable et Monique Olivier n'est pas réadaptable.
Aux jurés : "Prendrez-vous le risque de permettre à Monique Olivier une sortie avant 30 ans et que de nouveaux crimes soient commis".
Xavier Lenoir laisse la parole à Francis Nachbar pour les réquisitions.


     Francis Nachbar s'adresse aux jurés "Ne faites pas courir le moindre risque à notre société, à nos enfants". "La perversité ne se soigne pas, elle se combat" il cite ici un expert psychiatre ayant témoigné à l'audience.
Après un rappel technique de la loi française, il énonce les peines encourues par les deux accusés et rappelle qu'il y a toujours un décalage entre la peine prononcée et la peine effectuée en raison des remises de peines.
Il donne un exemple "Si vous condamnez Monique Olivier à 20 ans de réclusion criminelle elle risquera de sortir dans 8 ou 9 ans !".

Michel Fourniret est accusé d'avoir commis 7 meurtres, précédés de viols ou tentatives de viols selon les crimes.
Monique Olivier est accusée de complicité dans 4 affaires et de co-action pour une autre.
L'avocat général requiert la peine maximale pour chacun d'eux : la réclusion criminelle à perpétuité, il demande la perpétuité incompressible pour Michel Founiret et pour Monique Olivier il requiert une peine de sureté de 30 ans.


Lundi et mardi prochain devront être consacrés aux plaidoiries des avocats de la défense et Mercredi nous devrions avoir le verdict.
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A
lorsqu'on sait que ce procès a couté près de 1,1millions d'euros, aux frais du contribuable, comme le long séjour en prison, combien coute le prix d'une balle??? (voilà la question qui m'a été soumise à mon repas de famille dimanche)!!!tout argument est réfuté!
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A
La condamnaton à perpétuité était prévue depuis le début, rien à dire là-dessus, c'est normal et juste de protéger la société. Etait-ce utile de rajouter des insultes vers les accusés? Ils ont commis des horreurs de psychotiques, sont-il à même d'être touchés par ces insultes? Cela n'aidera en rien les familles et cela rabaisse la justice. Maintenant c'est à notre société et à chacun de se poser la question de savoir si elle ne produit pas elle-même ces monstres par ce qu'elle véhicule de laid sur le sexe, la religion, le matérialisme indécent, la haine de l'autre et l'individualisme extrême.
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